Expo photo : 9 conseils pour le jour de l’installation

Cet article a été mis à jour le 1 février 2017

L’article précédent vous présentait comment organiser la réalisation de votre expo photo. Il s’agissait de tout ce qu’il fallait préparer en amont, et notamment la fabrication de votre exposition, mais pas que.

Aujourd’hui nous allons nous concentrer sur l’installation de votre exposition et donc de tous les points auxquels il est important de faire attention.

A priori, si vous avez suivi le planning présenté dans le précédent article, tout est prêt en terme de réalisation. Il y a de fortes chances que vous ayez tout stocké dans un endroit de votre maison ou votre garage en attendant le départ pour l’exposition.

Il y a plusieurs cas de figures. Si votre exposition est près de chez vous, au pire vous ferez plusieurs allers et retours. Par contre, dans le cas où l’exposition est assez loin, vous ne pourrez vous permettre qu’un seul voyage. Et comme, en règle général, le jour du montage et le jour du vernissage sont assez proches, vous devrez être prêt pour les deux.

1. La check-list

Le plus simple et le plus efficace est de faire une liste de tout ce que vous allez devoir emmener avec vous. De plus, je vous conseille de tout centraliser au même endroit. Dans l’urgence du départ, si tout est concentré au même endroit, vous aurez moins de risque d’oublier quelque chose.

Reprenez le schéma du planning pour constituer votre check-list.

2. Vérifiez le système d’accroche

A tout le moins, sachez en quoi il consiste. Soit vous aurez l’information sur la fiche technique du lieu, soit il vous faudra directement leur poser la question. L’organisateur du lieu est là pour répondre à ce type de questions. Trop souvent, j’ai vu des photographes arriver la fleur au fusil pour leur accrochage. Mauvaise idée… Dans le cas d’une expo photo collective, on pourra toujours vous dépanner, mais vous perdrez un peu en crédibilité. Inutile de vous dire que pour une expo photo individuelle, vous serez seul.

Le système d’accroche est l’interface entre le mur et le dos de vos supports. Il en existe de toutes sortes. Savoir si vous pouvez percer des trous ou si vous devez emmener des tiges avec les crochets me semblent assez important. C’est une information que vous devez impérativement avoir. N’ayez aucune idée préconçue, vous risquez d’être fortement déçu.

Connaître cette interface vous permettra d’ajouter des choses dans votre boîte à outils (voir conseil n°4).

3. Vérifiez le plan du lieu

Nous en avons parlé lors du dernier article notamment pour calculer votre métrage linéaire et savoir combien de photos vous pourrez aligner.

Il y a d’autres facteurs à prendre en compte, notamment la hauteur sous plafond des murs (voir le cas de l’image ci-dessus). L’un des murs est un mur qui s’arrête à deux mètres. Cela n’apparait pas sur la fiche technique. Ayant posé la question et obtenu des photos du lieu, j’ai choisi mes images en fonction de cet aspect.

Il peut arriver que certains murs ne correspondent pas ou soient envahis de tuyaux. De la même manière que pour le système d’accroche, posez des questions à l’équipe organisatrice. Notamment pour l’encombrement. On pourra aussi vous envoyer des photos de mises en situation qui vous permettront de visualiser certains problèmes. Tout cela vous sera utile pour votre scénographie.

Tout ce que vous aurez étudié en amont, vous permettra de gagner du temps le jour du montage. Il s’agit d’un jour extrêmement stressant. En étudiant tout cela avant, votre scénographie papier sera en adéquation le jour J. Dans le cas contraire, vous devrez intégralement la repenser lors de l’installation, en plus de faire le montage. La journée en sera d’autant plus longue…

4. Préparez votre boîte à outil

Si vous arrivez sur le site du montage avec une boîte à outil toute prête, aucune surprise ne restera insoluble. Et quand je parle de surprise, je pense à un système d’accroches mural qui ne soit pas compatible avec le dos de vos supports.

Voici ce que je vous conseille d’emmener (même si l’organisation vous dit qu’elle a tout ce qu’il faut) :

Outillage non spécifique 

• Marteau
• Tournevis à tête plate
• Tournevis cruciforme
• Pince coupante
• Couteau/Cutter
• Perceuse/visseuse (avec batterie). Privilégiez un modèle avec batterie.
• Un mètre enrouleur (au moins 2 m)
• Un niveau
• Clous, Vis, Chevilles

Outillage spécifique 

• Une bobine de fil de cuisine
• Un rouleau ou deux de scotch type toile de réparation. Adhésif surpuissant.
• De la pâte à fixe blanche (évitez la jaune qui laisse des traces sur le mur)
• Du fil perlon avec les crochets adaptés. Une bobine va jusqu’à 100 mètres.
• Du scotch classique
• Du fil de fer et une pince coupante
• Crayon à papier

Si vous avez déjà exposé, vous avez certainement rencontré lors d’une exposition collective un bricoleur qui a dépanné un ou plusieurs photographes grâce à sa boîte à outils. En composant votre boîte à outils avec la liste que je vous indique, vous ne serez pas celui qu’on dépanne. De plus si vous exposez seul, vous n’aurez personne vers qui vous tourner en cas de problème. Cette liste vous permettra d’être vraiment autonome.

5. Bien connaitre les forces et les faiblesses de l’équipe

Lorsque votre exposition sera décidée, vous aurez en face de vous une équipe. Elle peut se résumer à une personne ou bien être constituée de plusieurs personnes dont les rôles seront bien établis.

Lors des mois précédents l’exposition, vous aurez sans doute un référent qui répondra à vos questions. A vous de faire en sorte qu’il vous donne le bon niveau d’information. Et s’il ne les a pas, qu’il vous réoriente vers la bonne personne. Il y a aussi une personne à identifier avant d’arriver, c’est le technicien. Celui qui connait bien le lieu, le système d’accroche et les éclairages.

C’est avec lui que vous passerez la journée du montage. Si besoin, essayez de le joindre avant pour tout valider.

En discutant régulièrement avec l’équipe, vous finirez par connaître leurs forces et leurs faiblesses. Imaginez par exemple qu’il y ait bien un référent, mais aucun technique. Personne qui puisse vous renseigner sur l’état du lieu. Cela signifie que vous devrez impérativement être autonome lors du montage et que votre boîte à outil devra être parfaitement constituée.

6. Les différentes présentations

Qu’il s’agisse de votre biographie ou de la présentation de vos travaux, tout ça doit être finalisé avant votre départ. Ne pensez pas réaliser cela lors du montage, vous n’aurez jamais le temps de faire quelque chose de propre.

Même si vous ne les faites que deux ou trois jours avant le départ, faites le tranquillement à la maison. Le jour du montage, on monte. On ne réfléchit pas à ce qui manque. Ça n’est plus le moment.

Au plus simple, récupérez un cadre pour votre présentation et un cadre pour chaque série présentée. Imprimez votre présentation sur un papier type bristol. Cela suffira amplement. En deux minutes, ce sera encadré et prêt à rejoindre le reste de votre exposition.

7. Les trucs en plus pour une expo photo

Toutes les choses que vous allez ajouter en plus de l’exposition.

• Des cartes de visite.
• Un livre d’or.
• Des livres.
• Des posters.
• Des petits tirages.

Tout n’est pas obligatoire bien sûr. Sauf peut-être les cartes de visite. Quelque soit la qualité de celles-ci, c’est raisonnable d’en prévoir un stock à laisser pour la durée de l’exposition.

Tout cela rejoindra votre exposition et votre boîte à outils, afin de ne rien oublier le jour du départ.

Vous notez bien sûr que ça n’a rien à voir avec le montage mais plutôt pour la suite. Toujours dans le cas où vous êtes loin de votre domicile, vous ne pourrez pas rentrez chez vous pour les récupérer.

8. Placez vos images

Si votre scénographie a bien été pensée avec une étude du lieu, placez vos images au sol en dessous de chaque endroit ou vous allez les fixer. Cela vous permet entre autres de vérifier les dimensions et l’écart entre chaque image.

Une fois que c’est fait, placez vos systèmes de fixation. Notamment s’il s’agit de tige métallique ou de fil perlon, pas la peine de mettre les crochets au millimètre près tout de suite, vous devrez de toute manière adapter tout ça.

Si par contre vous avez l’autorisation de percer, il faudra prendre les mesures tout de suite et ne pas y revenir plus tard. Avoir le droit de percer ne veut pas dire que vous devez transformer les murs du lieu en gruyère. Soyez rigoureux et précis 😉

En partant de la plus part des exposition photos, qui sont en général linéaires, faites attention à la hauteur de vos images. En dehors des enfants la plupart de vos visiteurs feront entre 1m50 et 1m80. Le placement de la photo doit donc se faire en fonction de la hauteur des yeux de vos spectateurs. Placez les trois premières photos et prenez deux ou trois personnes (de tailles différentes) pour faire un test en direct. Une fois que c’est validé, vous n’avez plus qu’à décliner pour le reste de vos images.

9. Une fois le montage fini

Rangez votre boîte à outils et tout ce qui vous a permis de protéger vos images. Je pense notamment au papier bulle et mousses qui protègent les coins de vos images. Tout cela vous sera utile lors du démontage.

S’il s’agit d’une expo collective, faites un sac complet avec vos protection et ajoutez votre nom dessus. Il n’y a rien de plus désagréable que de remballer ses images sans les protections adéquates parce qu’un de vos camarades s’est servi dans votre stock…

En conclusion

• Faites une check-list de tout ce que vous allez devoir emporter.
• Centralisez tout au même endroit.
• N’ayez aucune idée préconçue sur ce que vous allez trouver, posez des questions.
• Apprenez à connaître l’équipe organisatrice qui gère le lieu.
• Préparez une boîte à outil qui vous rend le plus autonome possible.
• Le jour du montage, c’est pour le montage, pas pour encadrer vos images ou écrire vos cartels.
• Arrivez le plus tôt possible, ça vous permettra de moins stresser et de vous coucher tôt.
• Soyez zen, on y arrive toujours 🙂

Voilà, cet article concernant le jour du montage d’une expo photo est terminé. J’espère qu’il répond à certaines des questions que vous vous posez. C’est un jour extrêmement important et qui peut vite devenir très stressant. Alors essayez d’appliquer ces quelques conseils et faites en un moment de plaisir ! 🙂

Le livre Exposez vos photographies

de Nicolas Poizot

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