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Vous allez apprendre à observer les animaux dans ce 4ème article d’une série de 5 pour bien débuter en photo animalière. Pour mémoire, dans le premier, je vous expliquais en détail comment faire pour choisir un animal à photographier, dans le 2ème comment bien connaître l’animal et dans le 3ème, comment faire pour repérer l’animal dans son milieu naturel. Si vous ne les avez pas encore lu, je vous conseille vraiment d’y jeter un oeil. Sinon vous risquez d’être un peu perdu ! 😉
Je sais ce que vous vous dites. Quoi ? Encore une étape ? Et quand est-ce que je photographie réellement ? Je vous comprends. D’autant que vous possédez à présent un bon niveau de connaissances naturalistes sur l’animal que vous avez choisi. Il n’a presque plus de secrets pour vous. Presque.
Mais les renseignements qu’il vous manque sont les plus importants. Car ce sont ceux du terrain. Ceux qui vous permettront de saisir les plus beaux comportements, les plus belles attitudes.
Dans cet article je vais vous apprendre comment faire pour observer puis récolter un maximum d’informations sur votre sujet. Pas celles des livres. Vous les avez déjà. Celles que seules un examen approfondi du terrain vous donnent. Elles sont indispensables.
Être à bonne distance
C’est l’avantage de ne pas avoir à prendre des photos pour le moment. Vous n’avez aucun intérêt à trop vous approcher du sujet. Je dirais même mieux : vous devez carrément vous en éloigner ! En fait, il faut trouver la bonne distance pour pouvoir :
- observer l’animal et récolter le plus de renseignements
- ne pas le faire fuir, ne pas vous faire repérer.
Pour ça, il existe un outil magique. Ça s’appelle des jumelles. 🙂 Pas la peine d’avoir une paire à 1000 €. Celles qui sont dans votre boite à gant de voiture peuvent suffire. L’idée est simplement de pouvoir regarder tranquillement des scènes de vie sans être repéré. Certains naturalistes possèdent des jumelles très couteuses, mais c’est parce qu’elles doivent être confortables et surtout délivrer un niveau de détails élevé. Vous, il suffit de voir correctement les scènes animales à une centaine de mètres.
Si vous être vraiment motivé et avez envie de photographier sérieusement les animaux sauvages, alors l’achat de bonnes jumelles deviendra vite indispensable. Entre 200 € et 400 €, vous aurez déjà un super produit. Pour l’observation animalière, je vous conseille des 10X42 : grossissement de 10 fois (une scène à 1000 m. sera vue comme si elle était à 100 m.).
Bref ! Cet outil est indispensable. Surtout pour les mammifères. Ils sont très très farouches et le moindre soupçon de présence humaine les ferait, au mieux changer de comportement, au pire, fuir.
J’ai passé beaucoup de temps à observer de cette façon une colonie de lapins de garenne. Je me plaçais à quelques 200 mètres des terriers, derrière une haie. Tranquillement assis sur un tabouret-trépied, je profitais d’une petite trouée dans la végétation pour profiter du spectacle offert.
Toujours pour les mammifères, soyez hyper vigilant sur la direction du vent. C’est leur sens premier. Vous, vous voyez, eux, ils sentent. C’est sans négociation possible : vous devez être en face du vent. Comment le savoir ? Mouillez votre doigt et placez le en l’air utilisez une poire de lavement que vous aurez remplie de talc au préalable. La moindre petite brise poussera les grains de talc et vous indiquera l’orientation de l’air.
Prendre des notes
Observer juste pour le plaisir, c’est très bien. C’est signe d’une passion authentique ! Sauf que pour votre projet photo, il vous faut aller au delà de la simple observation. Rassurez-vous, tout va rester très simple.
Vous devez bien avoir en tête que toute observation constitue une mine d’or. Une vraie chance s’offre à vous pour mémoriser toutes les habitudes de vie de l’animal. Et ça, il ne faut surtout pas le laisser passer.
Pour ne rien oublier, il existe une méthode qui a fait ses preuves depuis au moins 500 ans : c’est le duo papier-crayon ! 🙂 Ou sa forme moderne numérique : les notes sur smartphone. Libre à vous de choisir ce qui vous va le mieux pour mettre en mémoire vos observations.
Je vous conseille un minimum d’organisation dans vos prises de notes. Oui, l’idée est tout de même d’être capable de retrouver facilement et efficacement des infos d’observations précédentes.
Je partage avec vous comment je m’y prends. Ça n’est pas une règle absolue. Vous pouvez l’adapter selon vos besoin … ou pas !
Vous voyez, rien d’extraordinaire. Et pourtant, croyez-moi, un grand nombre de photographes ne le font pas. Quel dommage. Car c’est uniquement à partir de ce genre d’informations que vous allez murir vos futures photos.
Pour tout vous dire, j’utilise directement sur mon smartphone l’application Google Sheets afin d’éditer le tableau ci-dessus. L’avantage, c’est la synchronisation. De retour sur mon ordinateur, je retrouve toutes les infos saisies en direct depuis le terrain. C’est très pratique pour améliorer certaines données saisies à la va vite sur un petit écran avec mes gros doigts ! 🙂
Revenir régulièrement
Le tableau ci-dessus comporte une grossière erreur. Saurez-vous trouver laquelle ? 🙂 Il n’y a qu’une seule ligne d’observations. Un seule séance donc. Ça n’est logiquement pas suffisant pour en déduire une quelconque habitude chez l’animal observé. Pour palier ce problème, vous devez vous imposer de vous rendre sur le même spot régulièrement, à des horaires identiques … et différents. Mais aussi avec des conditions météos variées, similaires ainsi qu’à des moments de la journées distincts.
Reprenons l’exemple du lapin issu du tableau ci-dessus. Admettons que vous vous contentiez de vous rendre uniquement aux mêmes horaires sur ce site. Vous finiriez par récolter une excellente base de données sur les habitudes de vie d’une garenne en fin de journée. C’est bien. Et ça pourra vous donner des bonnes idées de photos.
Par contre, il y a de très fortes chances pour que ce même groupe de lapins connaisse des habitudes différentes tôt le matin. Le froid matinal peut les inciter à se rapprocher les uns aux autres. Beaucoup d’espèces animales profitent du matin pour montrer dans leur entourage qu’elles sont toujours là, bien en vie. D’où des attitudes plus marquées, plus franches.
On peut appliquer la même logique selon la météo. Nous sommes tous pareils, sortir par une belle fin de journée ensoleillée, c’est cool. Moins quand c’est tout gris et humide. Pourtant, vous risquez de rater des comportements intéressants visibles uniquement sous un temps pareil.
L’idéal étant de pouvoir au fil du temps se constituer un bon stock d’observations répétées, avec des critères différents. Rassurez-vous tout de même, vous n’êtes absolument pas obligé de tout faire avant de passer à la cinquième étape (celle des prises de vue). Ce sont des allers-retours constants entre les étapes 1 à 5.
Pour ma part, je travaille actuellement sur l’écureuil. J’ai pu observer un individu à plusieurs reprises le soir. Je ne vais pas tarder à le photographier à ces heures. Rien ne m’empêchera en même temps de reprendre des observations à distance sur d’autres moments de la journée (d’autant que l’écureuil est un des rares mammifères de chez nous à être actif en pleine journée). Vous voyez, rien n’est figé !
Utiliser un piège photo
Cette phase est facultative. On passe là à un stade un peu plus avancé. Pas vraiment en termes de difficultés. Surtout parce que cette technique demande un équipement supplémentaire. Il s’agit de piégeage photo, réalisé avec un appareil dédié.
C’est un outil qui nous vient tout droit des chasseurs nords-américains, lesquels utilisent ça depuis pas mal d’années. C’est arrivé en France, comme souvent, avec un peu de retard, mais depuis que les naturalistes et les photographes (les chasseurs également) y ont goûté, ils ne peuvent plus s’en passer !
Le principe est super simple : cet appareil étanche et discret se place sur une zone réputée pour son activité animale. Dès qu’un individu, quel qu’il soit, circule devant le détecteur de mouvement, une photo et / ou un film se déclenche. Ça fonctionne en totale autonomie, de jour comme de nuit, et certains appareils sont même capables de vous envoyer un MMS avec la photo ! (le mien fait ça … mais je n’ai jamais réussi à bien paramétrer cette fonction 🙁 )
Cet outil est tout simplement formidable. Entre les espèces que vous ne soupçonniez même pas vivre chez vous que vous découvrez en photo sur votre carte, et les scènes de vie prises dans leur intégralité, vous entrez littéralement dans l’intimité de la faune de chez vous. Le rêve !
Passé la joie de la découverte, il faut quand même profiter concrètement de ces informations. Je n’hésite pas à utiliser un tableau Excel avec les données Exifs des prises de vue à des fins statistiques : heure de passage, nombre de passage, nombre d’individus, …
Une précision tout de même, les photos obtenues sont purement naturalistes. Ne comptez pas faire des expos avec ou gagner un concours. 🙂
Vous voilà à présent bien armé pour observer, et surtout récolter les précieuses informations qui vous aideront énormément à faire de magnifiques photos d’animaux sauvages. On verra ça ensemble dans le prochain et dernier article de cette série sur la photo animalière : la 5ème étape ! 🙂
Je comprend que une jumelle doit être plus confortable pour l’observation, mais tant qu’a investir une telle somme (200-400 Euro), ne serait-il pas plus utile, pour un photographe, d’investir dans un très bon téléobjectif + trépied pour faire c’est observation et s’habituer à suivre les mouvements avec un fort zoom sur son appareil ?
Ou encore acheté un petit écran externe, viseur style cinéaste, 2-3e batterie d’appareil (vue qu’il va faire de longue observation et utilisé fortement sa batterie) pour étoffé son matériel de photographe tout en ce donnant des outils agréable pour l’observation.
Bonjour Régis, j’ai moi-même un boitier qui fait des photos automatiquement. Pour pouvoir faire des statistiques sur la présence des différents animaux observés j’ai besoin d’un tableau que je n’arrive pas à faire moi-même. Tu dis utiliser tableau Excel avec les données Exifs des prises de vue. Pourrais-tu si c’est possible le mettre en ligne afin d’en profiter moi aussi ? D’avance merci !
Tres satisfait de vos info mais je ne suis pas dans la photografie mon seul but reste l observation car je trouve tres appesent de s assoir sen bouger des heure et le spectacle n en reste pas moin magnifique
Tout mes remerciments
Bonjour régis,
Je pratique la photo animalière depuis Bientôt dix ans. J’aurais aimé avoir eu des conseilles comme les vautres dans mes débuts. Avec le temps j’ai appris seul. Que vos lecteurs suivent vos précieux conseils qui sont très pertinent. Bravo pour se site riche en photos.
Bonjour
Merci pour ces superbes photos et ces précieux conseils
Claude
Merci pour c’est superbe conseil!
toujours aussi sympa et merci des conseils
Merci Jean-Claude !
Merci Régis superbe lecture…et de bons conseils, bien a vous.
C’est sympa, ravi de t’avoir aidé Michel ! 🙂
Merci. Bons conseils. Je photographie beaucoup d’animaux…. C’est vrai que j’ai plutôt tendance à y aller à l’instinct….. Je vais peut-être revoir ma façon de faire du coup. 🙂
Bonsoir Agnès,
l’instinct comme vous dites pour fonctionner, mais alors très très rarement et peut surtout etre une grosse source de frustration. Sauf si vous vous promenez juste pour le plaisir et que la photo est secondaire.
Etant dans la Brenne et après avoir changer de matériel suite à un vol , je vais mettre en pratique es conseils.
Merci à vous
Tiens nous au courant des résultats ! 😉
Merci Régis pour ce partage d’informations intéressantes et convaincantes pour réaliser de beaux cliches des espèces. cordialement
Merci Yvelise ! 🙂
Bonjour Régis
belle présentations et de bon commentaires sur ce 4 ème volet sur la photo animalière. bon partage Merci pour ces conseils et tuyaux. Marc
Merci Marc c’est gentil
Merci Régis pour cet article super intéressant ! 🙂 Hâte de lire le suivant !
A bientôt !
Je suis sûr qu’il va te plaire ! 🙂
merci pour ces bons conseils !!!
Bonjour
Merci pour ces bons conseils mais pourquoi sous chaque photo n’y a t-il pas les Exifs . Nous apprécierons encore plus en ayant ces précisions indispensables si nous souhaitons progresser.
Merci
Salut Bernard
un petit oubli de ma part. C’est vrai que moi aussi j’aime bien avoir ces infos sous les images. Je mets à jour l’article très vite.
Merci pour ta lecture ! 🙂